Savoir et Réforme – علم وإصلاح

Les cinq premiers États indépendants du Califat abbasside formés entre 138 et 184 (soit en cinquante ans après la prise de pouvoir des Abbassides) : – L'émirat omeyyade d'al-Andalous (vert foncé). – Le Califat kharijite midraride au Maghreb occidental (rouge). – Le Califat ibadite rustomide au Maghreb central (bleu). – L'émirat idrisside au Maghreb occidental (violet). – L'émirat aghlabide au Maghreb oriental (orange). – Le Califat abbasside (vert).

Illustration du post précédent par une carte ⬇️

Citer tous ces États islamiques indépendants sous l’ère abbasside (de 132 à 922) nécessiterait une longue liste… une longue liste de tentatives de renversement du pouvoir réussies… 📎 À venir dans le prochain post in cha Allah, deux extraits : – Le premier comprend un rappel sur plusieurs réalités des soulèvements contre le pouvoir en place tout au long de l’Histoire. – Le deuxième, qui est une partie de citation de l’érudit koweïtien Hâkim al-Moutayri, en plus de compléter l’extrait précédent en signalant notamment l’extrême importance de lutter contre les injustices – même seulement mondaines – des autorités, ajoute d’autres exemples de renversements du pouvoir réussis. #fiqh_de_la_politique #histoire_islamique

ANNEXE N°1 : EXEMPLES DE SOULÈVEMENTS RÉUSSIS DANS L’HISTOIRE ISLAMIQUE 🔹Dans le dernier post ont été cités pour l’époque des salaf trois exemples : – L’insurrection illégitime des Banoû Oumayyah contre le pouvoir d’ibn az-Zoubayr, qui a supprimé le Califat juste dirigé par le Compagnon et a fait renaître (en 73) le Califat monarchique omeyyade. – La grande révolte des Banoul-‘Abbâs contre les Omeyyades, qui a supprimé le Califat monarchique omeyyade et a donné naissance (en 132) au Califat monarchique abbasside. – Le soulèvement d’Idrîs ibn ‘Abdillâh (arrière-arrière-petit-fils de ‘Ali ibn Abî Tâlib) au Maghreb occidental contre l’autorité abbasside, qui a supprimé le contrôle du Califat abbasside sur cette région et a fait naître (en 172) un émirat indépendant, lui aussi monarchique, qui fut donc le premier État alaouide (c’est-à-dire des Banoû ‘Ali) de l’Histoire. 🔹Voici, toujours aux époques des pieux prédécesseurs, d’autres exemples de renversements du pouvoir réussis : – La prise de pouvoir de ‘Abd ar-Rahmân ad-dâkhil (seul survivant des Banoû Oumayyah face à la grande traque des Abbassides) en Andalous alors en situation de troubles après la chute du Califat omeyyade, qui a empêché la soumission de cette région à l’autorité abbasside et a fait naître (en 138) un émirat indépendant, lui aussi monarchique : l’émirat omeyyade d’al-Andalous. Il se proclamera Califat omeyyade deux siècles plus tard quand le Califat abbasside sera en fort déclin et que les Oubaydites auront instauré leur Califat chiite (lui aussi monarchique) en Afrique du Nord, dit Califat fatimide. – Le soulèvement kharijite des Midrarides au Maghreb occidental contre l’autorité abbasside, qui a supprimé le contrôle du Califat abbasside sur cette région et a fait naître (en 140) un émirat indépendant, lui aussi monarchique (à partir de la succession au 2ème dirigeant), et auto-proclamé Califat. Ce fut le premier État kharijite de l’Histoire. – Le soulèvement ibadite des Rustomides au Maghreb central contre l’autorité abbasside, qui a supprimé le contrôle du Califat abbasside sur cette région et a fait naître (en 161) un émirat indépendant, lui aussi monarchique, et auto-proclamé Califat. – Le soulèvement des Aghlabides au Maghreb oriental contre l’autorité abbasside, qui a supprimé le contrôle direct du Califat abbasside sur cette région et a fait naître (en 184) un émirat indépendant, lui aussi monarchique, mais se rattachant au pouvoir abbasside en termes d’allégeance symbolique. 🔹Après la fin de la dernière époque des salaf (qui se situe, selon certains oulémas, vers 150 et, selon d’autres, vers 220), la division politique de la oummah s’est faite de plus en plus grandissante. En effet, la chute du Califat omeyyade (en 132) a marqué la fin de l’unité politique de la nation islamique et ce continuellement jusqu’aujourd’hui, treize siècles plus tard. Dès la prise du pouvoir des Abbassides, l’Andalous ne s’est pas rangé sous l’autorité du nouveau Califat, puis toutes les régions d’Afrique du Nord (du Maghreb occidental à l’Égypte) s’en sont séparées, l’une après l’autre en seulement un siècle environ. Puis est venu le tour de l’Orient… à tel point que le territoire dirigé réellement par le Califat abbasside en déclin (dont le siège se trouvait en Iraq), à partir de la seconde moitié du 3ème siècle, soit devenu bien inférieur à celui des nombreux États l’entourant. Un nouvel émirat indépendant voyait le jour soit par une insurrection, soit par un coup d’État ne nécessitant d’opération armée à cause de l’incapacité du Califat abbasside d’envoyer des forces pour ramener la contrée rebelle sous son contrôle, surtout aux extrémités du territoire ; ces renversements faciles du pouvoir abbasside en province survenaient dans un premier temps, ensuite l’insurrection de grande envergure était nécessaire pour remplacer un émirat indépendant par un autre.

📢 À venir in cha Allah : deux annexes au dernier post. La première donnera des exemples de soulèvements réussis dans l'Histoire islamique, principalement aux époques des pieux prédécesseurs, et parlera de certaines réalités concernant les tentatives de renversement du pouvoir en place. La seconde réfutera de manière concise la deuxième des trois choubouhât de Soulaymân ar-Rouhayli dans le fiqh du djihad, diffusées par lui-même au début de Déluge d'al-Aqsa.

📌 Rubrique : – Droit (politique) فقه (سياسة شرعية) RETOUR SUR UN POINT CONCERNANT L’ÉTAT MUSULMAN INJUSTE – post 14 Le soulèvement contre le dirigeant musulman déviant : définition, arguments des deux avis opposés chez ahl as-sounnah et raisons de la négation de cette divergence à notre époque dans bien des sphères de sciences islamiques – 10ème partie Citation du chaykh Mouhammad Ilhâmi. ⬇️ #MouhammadIlhâmi #fiqh_de_la_politique

📌 Rubrique : – Culture et idéologie ثقافة وفكر RAPPEL SUR L'IMPORTANCE DE L'HISTOIRE Par le chaykh al-Bachîr 'Isâm al-Mourrâkouchi Dans le contexte de sa présentation de l’aspect historique du féminisme, ce mouvement (présent dans le monde entier) qui a commencé par une demande de participation des femmes à la vie politique pour en arriver à notre époque à un courant idéologique des plus dangereux à l’encontre de la saine nature de l’humain, de son bien-être mondain – et particulièrement celui de la femme – et du renouvellement de son espèce, et qui est passé par trois étapes majeures dans son évolution : celle liée à la révolution française, celle liée à la Première guerre mondiale et celle liée à mai 68(1) ; dans ce contexte, l’érudit marocain a dit : « Nous devons savoir qu’il est très important de prendre connaissance de l’histoire de toute idéologie, religion, courant, système, etc. que nous étudions. Je fais partie de ceux qui croient que l’Histoire contrôle l’avenir et le présent. Celui qui comprend bien l’Histoire, dont le fait de comprendre la chronologie de l’évolution des idéologies, est capable de saisir très facilement l’effet de ces idéologies sur la réalité contextuelle dans laquelle il vit, tout comme il est capable de prévoir le devenir de ces doctrines. Celui qui essaie d’interagir avec le présent en le coupant entièrement du passé tombe dans de profonds problèmes et des grandes défaillances pour sa vision et ses analyses. » [Conférence du chaykh sur le féminisme : https://youtu.be/_NUDpyYTLh4?si=nHm_k5prH4ZmjMlH] (1) On se rend compte ici de toute l’importance que revêt l’histoire de France / le contexte français des derniers siècles sur la formation et l’évolution des religions et idéologies modernes occidentales, qui ont ensuite influencé le monde entier en raison de la position de dominant occupée par l’Occident dans le monde moderne. 📎 Rappel : l’érudit ‘Abd al-‘Azîz at-Tarîfi a dit : « Presque aucun événement ne survient sans qu’on ne trouve son semblable dans l’Histoire. D’entre les réalités vraiment navrantes, il y a le fait de voir se répéter les erreurs commises par le passé à cause de notre ignorance vis-à-vis de l’Histoire. » #AlBachîrIsâmAlMourrâkouchi #AbdAlAzîzAtTarîfi