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Complément d’info : Simone Weil | Pourquoi il faut supprimer les partis politiques ? ✍️ (3/3)
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La recherche du pouvoir
➡️ Pour accéder au pouvoir, le parti doit gagner en influence. Il doit croître. Le but d'un parti politique, c'est la
croissance illimitée.
“Beaucoup de gens, il est vrai, ne songent jamais à une puissance totale ; cette pensée leur ferait peur. […] Ces gens-là, quand ils s’intéressent à un parti, se contentent d’en désirer la croissance. S’il y a trois membres de plus cette année que l’an dernier, ils sont contents. Mais ils désirent que cela continue indéfiniment dans la même direction. Jamais ils ne concevraient que leur parti puisse avoir en aucun cas trop de membres, trop d’électeurs, trop d’argent.”
⚠️Cette logique de croissance illimitée entraîne ce qu'elle appelle un
retournement de la relation entre fin et moyen.
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Les 3 piliers philosophiques de la critique de Simone Weil :
1️⃣ Le parti politique n'est pas un moyen pour instaurer le bien.
Celui-ci devient à lui-même sa propre fin. C’est problématique, car tout ce qui sert à la croissance du parti devient un bien, “
y compris le mensonge et la compromission”. Si dire la vérité peut faire perdre des voix,
alors dire la vérité, c'est trahir l'intérêt du parti.
👉On retrouve encore une fois un conflit d’intérêt
entre la loyauté envers son parti et la vérité.
❤️🔥
Le pouvoir ne se construit pas sur de la vérité, il se construit sur de la passion. Et pour Simone Weil dont la philosophie est basée sur la pensée de
Platon : “
le bien ne s'identifie pas au pouvoir, le bien s'identifie à la vérité”.
⚖️ L'efficacité, la persuasion, le pouvoir, ne font pas partis du bien. Ils peuvent être des moyens pour y parvenir mais
encore faut-il ne pas oublier le bien en cours de route.
2️⃣
Second pilier de la critique de Simone Weil, Kant, pour qui la
Morale et la Vérité sont au-dessus de l'intérêt.
3️⃣ Pour compléter le corpus philosophique de sa critique, Simone Weil s’appuie sur
Rousseau :
dans une démocratie, c'est la volonté générale qui doit gouverner. Or, celle-ci
diffère de la volonté de la majorité. La volonté générale,
c'est la volonté du peuple au-delà des intérêts particuliers.
❕La
démocratie, ce n'est pas le pouvoir du peuple, c'est le pouvoir de la raison du peuple.
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Passion contre Raison :
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La raison est ce qui unit car elle est universelle. Tandis que les passions sont individuelles.
👉La passion désunit car elle a son siège dans l'ego, et qu’elle se heurte aux autres passions. Voilà pourquoi l'une des stratégies de domination en démocratie, c'est la
manipulation des passions collectives. Car celles-ci
nous détournent de la raison.”
Simone Weil considère qu'un peuple sous l'emprise de la passion collective ne peut pas gouverner
puisqu'il n'est déjà pas un peuple qui se gouverne.
«
Nous n'avons jamais rien connu qui ressemble, même de loin, à une démocratie. »
🤯Les partis politiques sont au fondement de ce schéma de passion collective, ils ne s'adressent pas à ce qui fait converger le peuple, mais à ce qui le divise.
Le carburant d'un parti politique, c'est la passion collective.
“
La passion crée les conflits, crée les tragédies et les trahisons. La raison crée la convergence, elle crée l'union et la vérité, qui nous permet d'être en contact avec le vrai.”
🔮
Conclusion du précepteur :
Platon appelait ça le
Nous, cette dimension de l'esprit par laquelle nous nous affranchissons de nos passions individuelles, du poids de notre égo pour embrasser l'universel.
Peut-être est-ce cela la clé de lecture de ce texte : que le pouvoir du peuple suppose la raison du peuple, la convergence au-dessus des passions et des intérêts particuliers.
Les dirigeants ne peuvent pas diriger un peuple qui se dirige seul. Se diriger, c'est non seulement se gouverner, Se donner une direction. Une direction vers laquelle converger. Il n'est pas facile de trouver cette direction.
Mais, comme dit Spinoza, tout ce qui est beau est difficile, autant que rare.”
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